lundi 10 août 2009

Villefranche : Dali-Gala, une histoire d’amour?


À la citadelle de Villefranche, dans la chapelle Saint-Elme, on peut admirer une série de photos de Marc Lacroix représentant Salvador Dali et Gala. À une époque qui se passionne pour les amours des « peoples », brève apparition de ceux qui se croient immortels au travers de leurs sentiments éphémères, voici l’histoire qui va vraiment déchaîner la presse du XXe siècle.

Gala, de son vrai nom Helena Dmitrievna Delouvina Diakonova, est une russe qui épouse le poète Paul Eluard en 1917. Quatre ans plus tard, elle part avec lui pour Cologne rencontrer le peintre Max Ernst dont elle devient le modèle et la maîtresse. Tout ce petit monde décide alors de faire ménage à trois dans la maison du poète, à Eaubonne.

Mais en 1929 Eluard et Gala, accompagnés de Bunuel et de Magritte, vont rendre visite à un jeune peintre catalan, Salvador Dali, dans son village de Figueras. C’est un coup de foudre immédiat entre Gala et Dali. Dali trouve en elle la femme de ses rêveries d’enfance. Tous les invités doivent repartir à Paris, Gala reste à Figueras. La famille de Dali voyant d’un mauvais oeil l’arrivée de cette intrigante russe aux mœurs douteuses, et mariée de surcroit, le met à la porte.

Là, Gala va se révéler. Elle devient imprésario, attachée de presse, mannequin, hôtesse. Elle vend ses œuvres pour que Dali puisse continuer à travailler. Il dira d’elle « Elle enlève le souci d’être un homme. Elle est mon sang, mon oxygène, l’ange de l’équilibre »
Il a dix ans de moins qu’elle et il l’épousera civilement en 1932 et, vingt-six ans plus tard, religieusement.

La vie de Dali va changer. Gala devient son égérie, son unique modèle féminin, sa chef d’entreprise. Il dira aussi « J'astiquais Gala pour la faire briller, la rendant la plus heureuse possible, la soignant mieux encore que moi-même, car sans elle tout était fini. »
En fait, Gala a rencontré Dali alors qu’il était dans un moment psychologiquement très instable. C’est probablement elle qui le dépucèlera, et elle sera le seul amour de sa vie. Elle va gérer ses contrats et sa carrière d’une main de fer. Dès les années trente, le couple est arrivé dans un partenariat économique.
Pendant la deuxième guerre mondiale, ils sont aux Etats-Unis. Elle l’oblige à travailler, sans aucune liberté. Son goût pour les jeunes garçons coûte cher, et Dali doit produire pour satisfaire les désirs de Gala, et en particulier son envie de rester jeune. Elle a peur du manque d’argent et obligera Dali à produire, même en l’enfermant.

L’exposition de la chapelle, jusqu’au 23 août, nous montre ces regards d’un couple hors du commun.

Christian Gallo
© le Ficanas ®
photo : Marc Lacroix "Dali avec Gala au miroir (1972)" (Très inspiré des Ménines!)

pour tout savoir sur Marc Lacroix :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Lacroix

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