jeudi 3 juin 2010

1860 et l’arrivée des transports dans le Comté de Nice

Dans les promesses françaises, il y avait l’arrivée du train, atout considérable pour le développement touristique dans le comté niçois. Mais, et l’on ignore souvent, il n’y avait pratiquement pas de routes. En fait deux axes existent : la route de Turin, qui passe par le col de Tende, et la Grande Corniche, qui date des romains, et qui avait été renforcée par Napoléon 1er pour la campagne d’Italie. Les savoyards (en particulier le gouvernement de Turin) ont complètement négligé les moyens de transport dans le comté. Puget-Théniers est totalement inaccessible.
Le second empire, puis la troisième république, va s’attaquer rapidement à ce problème avec des chantiers spectaculaires. L’objectif est clairement politique car il consiste à accélérer l’intégration de ces populations à la France.
On commence les travaux de la Basse Corniche, et dès 1862, Nice est relié à Villefranche. Quatre ans plus tard on arrive à Beaulieu. Mais il faudra attendre 1883 pour atteindre Monaco, qui n’était jusque-la accessible que par mulet de la Turbie. Le Cap-Martin sera rejoint en 1884, et là il rejoint la Grande Corniche qui file vers l’Italie.
La construction de la Moyenne Corniche ne débutera qu’en 1910, il y a un siècle.
En 1868 on va relier Menton à Sospel.
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Mais plus spectaculaire sera le désenclavement du moyen et haut pays. Il faut s’imaginer que les habitants vivaient et mourraient dans leurs villages, sans jamais avoir vu la mer ! La route atteint Lantosque en 1863, Roquebillière en 1865 et Saint-Martin en 1871. Il va falloir franchir les gorges de la Mescla et Marie sera rattachée au réseau routier en 1864; Saint-Sauveur en 1870. La route, le long du Var, prendra plus de temps, puisque le nord du nouveau département, Entrevaux, sera atteint en 1873 seulement. Toutes les vallées vont être dégagée petit à petit et en 1890, trente ans après l’annexion, elles sont toutes ouvertes à la circulation.
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Mais ces villages ne sont pas reliés entre eux et les routes vont devoir franchir des cols et des gorges impressionnantes : les gorges du Cians vont désenclaver Beuil et Valberg en 1893. Saint Etienne et Saint Dalmas seront rejoints à la veille de la première guerre mondiale. Petit à petit tous les cols seront dégagés, et cela, pour des raisons militaires. Il faut accéder aux forts construits sur la ligne Maginot des Alpes.
Pour le chemin de fer, tout ira plus vite, mais c’est une autre histoire…
Christian Gallo - © Le Ficanas ®

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